Le 24 mai 2023, des membres du groupe Financement structuré et titrisation de Miller Thomson ont eu la chance d’assister au congrès SFCanada 2023 de la Structured Finance Association (SFA). Les membres de l’équipe Miller Thomson présents étaientJason Kroft, Ahmad Adam, Shaun Parekh, Shimmy Igelman et Margaret Shodeinde. Voici quelques points saillants que notre équipe a retenus. (Les commentaires ci-dessous reflètent l’avis des auteurs et non celui des organisateurs du congrès ou d’autres participants.)
1. Bon rendement des actifs
Bien que le rendement de nombreuses catégories d’actifs (dont les titres adossés à des créances hypothécaires, à des cartes de crédit et à des prêts automobiles) ait baissé par rapport aux sommets de 2021, le rendement toutes catégories confondues demeure généralement très bon. Malgré la hausse des défauts et des défaillances attribuable au ralentissement économique actuel, les structures de titrisation restent un bouclier efficace pour les investisseurs, et le rendement de la majorité des grandes catégories d’actifs demeure élevé par rapport aux niveaux prépandémiques.
2. Incertitude sur le marché des titres adossés à des créances hypothécaires résidentielles
La hausse rapide et marquée des taux d’intérêt en 2022-2023 a beaucoup refroidi le marché hypothécaire : les préautorisations ont dégringolé, d’où un ralentissement marqué du montage de prêts hypothécaires. À moins d’avoir une boule de cristal, personne ne peut prédire ce qui attend le secteur canadien de l’habitation à court et à long terme. Malgré tout, les arrérages se maintiennent à un plancher historique, et les récentes fusions et acquisitions majeures dans ce secteur dénotent une confiance envers la solidité du marché hypothécaire canadien. On observe depuis peu une hausse de la demande de produits de titrisation à la suite d’un regain du montage de prêts hypothécaires.
3. Baisse des émissions de TAA
L’année 2022 a vu un ralentissement des émissions de titres adossés à des actifs (TAA). En 2022, seulement 6 milliards de dollars de TAA ont été émis sur les marchés canadiens; c’est moins de la moitié du volume annuel prépandémique. Les émetteurs se sont rabattus sur les marchés privés, et les émissions de billets de trésorerie adossés à des actifs (BTAA) ont atteint environ 43 milliards de dollars en 2022. La situation devrait demeurer stable sur le marché des BTAA, où les émissions pour 2023 s’annoncent comparables à celles de 2022. En outre, vu les hausses de taux d’intérêt en 2022-2023, les banques canadiennes sont moins portées à placer des TAA. Les titres adossés à des prêts autos affichent toutefois une belle stabilité : en effet, le volume d’émissions demeure élevé.
4. Force du marché canadien des obligations sécurisées
Le marché canadien des obligations sécurisées est resté fort en 2022, année où les émissions des six grandes banques canadiennes ont totalisé 97 milliards de dollars. Les chiffres demeurent élevés en 2023 : en mai, les émissions se chiffraient déjà à 42 milliards de dollars. Fait intéressant, les émissions d’obligations sécurisées dépassent les niveaux prépandémiques, qui avoisinaient les 35 à 40 milliards de dollars par année.
5. Transition du taux CDOR au taux CORRA
La transition des indices de référence du taux CDOR (Canadian Dollar Offered Rate), qui cessera d’être publié le 28 juin 2024, vers le taux CORRA (taux des opérations de pension à un jour) a également alimenté les conversations. La première phase de la transition a débuté : les nouveaux produits dérivés passeront du taux CDOR au taux CORRA d’ici le 30 juin 2023. Ce changement d’indice de référence devrait toucher les opérations de titrisation, particulièrement les ententes existantes fondées sur le cadre CDOR actuel, mais beaucoup d’opérations tiennent déjà compte de cette nouvelle donne.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à communiquer avec un des membres du groupe Financement structuré et titrisation de Miller Thomson.